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Field Kitchen Meeting 2023 au fort de Barchon (13-14 mai)

 May 17, 2023, 7:54 a.m. par ahdf
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Enfin une innovation dans le milieu des réunions de collectionneurs de matériel militaire ! Sur le site historique du fort de Barchon, un des ouvrages défensifs de la place de Liège, s’est déroulée une réunion hors du commun : issu de l'imagination de quelques irréductibles – à savoir Peter Mutton assisté de Fred Muls et Antoine Collings –, le défi était de réunir des cuisines militaires des deux guerres mondiales et toutes nationalité.

Le pari est orignal… mais sa concrétisation se révèle plutôt compliquée. Bien sûr, les relations dans l’univers des collectionneurs forment la base de tout projet. Et le site historique sélectionné est propice à une telle manifestation. De plus, il abrite une bonne infrastructure d'accueil autour de l’asbl qui anime le fort. Nos organisateurs ont réuni huit cuisines de campagne WW2 en provenance de plusieurs pays : France, Allemagne (2 cuisines de 1942), Pays-Bas, Tchéquie (1 cuisine modèle 1926, récupérée par la Wehrmacht en 19328) et Belgique. Plusieurs collectionneurs à bord de leur véhicule WW2 viennent également rendre une visite enthousiaste à ce rassemblement sans antécédent. La présence d'un char dépanneur Sherman M32, parqué au centre du terrain, ne passe pas inaperçue, notamment les amas de boue mélangée à de l’herbe qui englue complètement les chenilles (Daniel mettra plusieurs heures pour enlever ces amas collants à l’aide d’outils et d’un Kärsher !)…

Il est vrai que le temps fort pluvieux des jours précédant l'évènement n'était pas de bon augure. Mais le miracle a eu lieu : le samedi et le dimanche, ciel bleu ! Et fumées abondantes aux alentours des cuisines. En effet, nous remarquons l'évolution et les différences entre ces cuisines de campagne. La plupart datent du premier et du second conflit mondial. Allemandes, tchèques, anglaises ou françaises, elles n'ont guère évolué entre les deux guerres et fonctionnent au bois ou au charbon. Certaines ont conservé leurs roues en bois ; une autre est manifestement prévue pour la traction hippomobile.

Il est très agréable de constater le soin apporté par ces propriétaires à la présentation de leurs cuisines : les moindres détails historiques sont respectés, depuis la coutellerie aux batteries de cuisine surdimensionnées prévues pour nourrir de nombreuses unités de soldats affamés. Les cuistots débitent les légumes, épluchent des patates, préparent des pièces de viande, cuisent et font mijoter la "rata" pour les "trouffions", toujours heureux de découvrir le "plat du jour". Franchement au détour de ces fourneaux en pleine action, la salive nous vient aux lèvres. Tous ces passionnés d'une "autre cuisine " (on fait l’impasse sur la diététique sacrifiée sur l’autel des calories à fournir rapidement en peu de composants) n'arrêtent pas : après les repas, il faut faire la vaisselle dans des bacs d’époque chauffés par des dispositifs également d’époque ! Puis commence déjà la préparation des repas suivants.

Arrêt chez les "Américains" de la libération. L'équipement de la field kitchen semble très moderne. Le tout est embarqué dans un camion GMC tractant une citerne a eau.  Plusieurs fourneaux fonctionnent à l'essence. La cuisson au bain marie et la rôtissoire semblent très rapides. Cette unité a une "capacité de production" journalière prévue pour nourrir 150 GIs. Ici aussi, absolument tout est d'époque, y compris le manuel US détaillant les menus à servir ! Tous à vos gamelles !

Après cette inspection des popotes, nous sommes admiratifs de ces gars de l'arrière et leur travail effectué souvent dans des conditions climatiques difficiles : la pluie, le froid ou la chaleur, la boue… Leurs tâches sont néanmoins cruciales pour le moral de la troupe. Peu d’estime et pas de médailles pour ces cuistots de combat qui, depuis des millénaires, accompagnent toutes les armées du monde au fil de leurs campagnes. Ne les oublions pas ! Voilà qui est chose faite dans ces lignes.

André WITMEUR

Photos © Alain Henry de Frahan et Philippe Jarbinet

Philippe Jarbinet est l'heureux nouveau propriétaire d'une Jeep, un "must" pour l'auteur de la formidable série BD "Airborne 44", comme l'indique le marquage sur son pare-brise.

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Discussion entre un officier allemand et un insurgé du guetto de Varsorvie...

Le fort de Barchon abrite un CVR-T de l'arm"e belge déclassé depuis bien des années.