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Tanks in Town 2021 à Peissant (28-29 août)

 Aug. 28, 2021, 7:40 a.m. par ahdf
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Tanks in Town 2021 à Peissant (28-29 août)

 

Sans entrer dans les méandres d’un litige complexe impliquant le Royal Mons Auto Moto Club, la ville de Mons et l’association Mons Devoir de Mémoire présidée par Pierre Deghaye, résumons les faits en disant que 2021 a vu se dérouler simultanément deux manifestations portant le même nom – Tanks in Town (ce nom ayant été créé par le club Mons Borinage et Pierre Deghaye vers 1984) –, l’une au départ du Bois Brûlé et l’autre à Peissant, village du Hainaut également situé dans ce qui porte l’appellation historique de « poche de Mons » suite à l’encerclement de nombreuses unités allemandes au début septembre 1944, lorsque la ville fut libérée par l’armée américaine. La majorité des chars s’est rassemblée à Peissant, avec une première : la présence de DEUX chars dépanneurs Sherman M32, à savoir celui de Daniel Röttger et celui de Wilfried Rouhalde.

 

L’organisation de Tanks in Town 2021 à Peissant aura été un tour de force car le choix du lieu en urgence a généré un certain stress mais la coopération très enthousiaste d’Alain Christiaens, un grand propriétaire terrien établi à Peissant, et sa famille a permis d’accueillir la manifestation dans les meilleures conditions. L’immense champ où a été établi le campement bordait la vaste surface dédiée aux circuits en chars (deux Leopard, à savoir un « vieux » Leopard 1 et un Leopard 1A1B, ultime modèle aligné par l’armée belge avant qu’elle se débarrasse regrettablement de ses chars) et transporteurs de troupes blindés (AIFV, FV434). Un hangar pour abriter les activités de base, un espace pour la bourse de militaria, des installations sanitaires adéquates, tout a été mis en œuvre pour la plus grande satisfaction des participants. Les compliments ont fusé de toutes parts.

 

Le temps est resté idéal jusqu’au samedi soir. Mais là, ça s’est gâté… Un bref déluge a transformé le champ en patinoire, la boue grasse allant jusqu’à faire zigzaguer les GMC ! Y marcher sans tomber est devenu un défi… Cet état de chose a persisté jusqu’au lendemain matin. Mais aucun problème à déplorer.

 

Le dimanche matin, comme à l’accoutumée, le convoi a été formé, Leopard en tête, suivi du véhicule de combat d’infanterie M2A3 Bradley du 1st Engineer Battalion envoyé de Pologne par l’armée américaine. Les Sherman de divers types, le M24 Chaffee, les chasseurs de chars M18 Hellccat, M10 et Achilles, suivent. Le seul participant parmi les M29 Weasel présents va bientôt nous jouer un vilain tour en déchenillant peu après le départ, bloquant l’essentiel du convoi pendant près de deux heures. Le Chaffee va, lui aussi, nous lâcher, sans doute à cause d’un problème d’allumage sur l’un de ses deux Cadillac V8.

 

Afin de contourner des « difficultés administratives » occasionnées pour accéder à la zone de Mons, les organisateurs de Tanks in Town ont recouru à une solution qui s’est révélée aussi aisée qu’enthousiasmante : passer par la France ! Deux mairies ont ainsi accueilli le convoi à bras ouverts, réservant un accueil formidable aux participants. Après les courtes cérémonies patriotiques de circonstance, où l’équipage américain du Bradley a été naturellement sollicité, ce dernier a même reçu des bouteilles d’une bière brassée localement. Vu le déroulement de la manifestation et l’accueil invariablement triomphal reçu par ces Américains, nul doute qu’ils se portent volontaires pour les éditions à venir !

 

L’arrêt de midi s’est déroulé en bordure d’un fort. Le camion Citroën U23 récupéré par l’armée allemande, armé d’un canon antiaérien de 20mm et comptant dans son équipage un soldat soviétique (?) et un soldat japonais (fallait le faire pour s’égarer du Pacifique jusqu’à Peissant !) a fait forte impression…

 

L’itinéraire tracé s’est révélé très au goût de tous les participants : beaucoup de chemins champêtres et de petites routes forestières, des villages traversés qui n’avaient jamais vu passer un tel convoi depuis 1944 (et encore !), un chouïa de buissons mais rien de nature à endommager les véhicules, de bien jolis coins méconnus,.. Impeccable ! Aucun dommage, aucun dégât à déplorer. Aucun tracas administratif, que du contraire, notamment à Peissant où la bourgmestre, les autorités communales et la police ont fait preuve d’un précieux empressement à œuvrer pour le succès de cette première. Un vrai plaisir ! Les divers membres du BMVT ayant pris part à cette manifestation avec leurs chars sont prêts à remettre ça ! Beaucoup plus fort : Jef Keuppens, propriétaire d’un hélicoptère Bell 47G de la guerre de Corée (et peut-être bientôt d’une légende mythique de la guerre du Vietnam) nous a confié avec un large sourire qu’il se verrait bien participer l’an prochain avec un tel hélico. Bon, ce n’est pas un Sikorsky R-4 de la 2ème guerre mondiale mais quel pied ce serait, n’est-ce pas !?

 

Le parcours s’est achevé par un défilé sur la petite place de Peissant, submergée par ce flot massif de véhicules blindés et non blindés. Commentaire de l’auteur de ces lignes pour le public (comme d’habitude depuis bien des années), discours, hymne national américain chanté avec une force imposante, fête villageoise : la journée s’est achevée en douceur.

 

Allez, on termine ce reportage par un petit festival de photos illustrant partiellement ce premier Tanks in Town à Peissant, une manifestation qu’Alain Christiaens se verrait volontiers accueillir à nouveau, la seule préoccupation étant le type de culture choisi pour ce champ qui ne serait utilisable que fauché avant la manifestation, bien sûr. Et en priant tous les dieux pour qu’il ne pleuve pas les jours précédents, sous peine de transformer ce champ en un bourbier cauchemardesque qui rappellerait un certain campement du BMVT à Creuilly, en Normandie…

 

Alain HENRY de FRAHAN

Photos de l’auteur.